Drone et immobilier : gadget ou véritable atout ?
Depuis ses origines, le drone a toujours connu des détracteurs doutant de son utilité. En effet, son nom provient de la version automatisée d’un avion de chasse servant de cible d’entrainement dans les années 1930, nommé DH.82B Queen Bee. Jugé bruyant et peu gracieux en vol, les pilotes surnommaient l’engin « drone » (faux bourdon en anglais). Cependant, cette réputation est-elle méritée, notamment dans l’immobilier où certains sont des adeptes convaincus du drone ? C’est ce que nous vous proposons de découvrir dans cet article.
Dans quels cas utiliser un drone pour l’immobilier ?
Secteur basé sur le visuel, l’immobilier a rapidement vu arriver cette catégorie d’aéronefs. Effectivement, l’appareil répond à une problématique particulière : la mise en valeur d’un bien dans son environnement, grâce à des vues aériennes. Or, seul l’hélicoptère permettait cela. Bien moins onéreux et complexe d’utilisation, le drone trouve donc sa place dans l’arsenal des agences et des réseaux.
Ainsi, le drone sert surtout dans l’immobilier de prestige. Il permet notamment de mettre en valeur de grands terrains ou bien des bâtisses d’exception comme un château, un monastère, etc. Un cadre naturel (plage voisine, montagne à deux pas, etc) ou urbain (proximité d’un monument) peut aussi justifier le recours à l’un de ces appareils sans pilote.
Outre les biens de prestige, les drones ont également séduit l’immobilier neuf. Effectivement, les vues aériennes valorisent la situation géographique du projet. De même, certains modèles permettent de créer des plans 3D de l’extérieur d’un bâtiment. Vous l’aurez compris, l’appareil aide à la création des supports de communication facilitant la projection des prospects dans l’offre.
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Comment utiliser ces prises de vues aériennes ?
Comme n’importe quel visuel, les prises de vues aériennes sont utilisables sur trois supports principaux. Tout d’abord, vous pouvez les utiliser sur votre site et sur les portails immobiliers compatibles. Elles serviront alors à illustrer l’annonce du bien concerné. Ainsi, ce visuel moderne attirera l’attention des potentiels acheteurs. Avec un site Netty, vous pouvez également publier vos vidéos sur n’importe quelle page, en utilisant simplement l’URL YouTube.
Ensuite, les réseaux sociaux constituent une bonne option. Pour les vidéos, YouTube est un passage obligé pour pouvoir réutiliser ces dernières sur son site, pour des publicités, etc. Concernant les images, Instagram reste une valeur sûre, notamment si celles-ci concernent un bien de prestige. À titre d’exemple, voici l’une des réalisations de Novea, un groupe de trois agences immobilières à Lyon.
Finalement, vos flyers peuvent aussi tirer parti de vos images aériennes. Assurez-vous simplement de les imprimer dans une résolution suffisante pour garantir leur qualité. Concernant les vidéos par drone, cela s’avère plus compliqué. La solution pratique reste alors d’intégrer un QR code à votre support papier menant à votre média.
Les avantages de ce type d’appareil
À la lumière des parties précédentes, nous pouvons dégager 3 avantages principaux du drone dans l’immobilier. Premièrement, il vous aidera à rentrer des mandats. Cette affirmation est d’autant plus vraie pour les biens de prestige. En effet, leur mise en vente avec vues aériennes y devient doucement, mais sûrement, la norme.
Deuxièmement, l’appareil permet de vendre plus cher et plus rapidement, que ce soit un bien ou vos services. D’après la National Association of realtors, 73 % des propriétaires préfèrent choisir une agence utilisant un drone. Du côté des transactions, RIS Media estime qu’une maison se vend 68% plus vite avec des vues aériennes (en anglais).
Troisièmement, le drone améliore l’image de marque de votre agence ou réseau. Effectivement, celui-ci vous confère une aura de modernité. Les prises de vues aériennes étant encore rares dans l’immobilier, vous pouvez utiliser cet appareil comme moyen de différenciation. Dans les faits, c’est même son principal avantage, étant donné le peu de biens se prêtant réellement à ce genre de visuels.
Les inconvénients du drone dans l’immobilier
Malgré tous ces avantages, le drone dispose également d’inconvénients dans l’immobilier. La principale concerne les nombreuses complexités juridiques. Effectivement, l’utilisation de ces appareils est fortement réglementée. Cette situation entraîne donc beaucoup de formalités administratives et rallonge la préparation de la mise en vente. Notez aussi qu’une prise de vue aérienne risque de révéler l’emplacement du bien. Attention donc au picking !
Dans un registre technique, le pilotage d’un drone nécessite aussi un long apprentissage. Vous devez gérer les déplacements, le vent et l’autonomie de l’engin. Il faut aussi une certaine sensibilité artistique pour réaliser des photos et des vidéos séduisantes. Le gouvernement impose même une formation à réaliser.
Une fois les prises de vues réalisées, il faut également procéder au montage de la vidéo. Étape indispensable, celle-ci est aussi chronophage. Or, le temps dédié à cette activité ne pourra l’être pour des tâches vitales pour rentrer des mandats. La plupart des agences et des réseaux choisissent donc de limiter ce service aux biens les plus exclusifs qui rapportent évidemment une commission importante. Vous pouvez tout de même passer par un monteur indépendant pour limiter le problème. Dans ce cadre, tournez-vous vers des plateformes comme Malt.
ll y a plus de recherche cinématographique dans trois minutes de clip que dans une heure et demie de film.
Jean-Jacques Beineix, réalisateur français
L’encadrement légal et ses évolutions
Comme nous venons de le voir, il existe une règlementation stricte au sujet des drones. Actuellement, vous devez disposer d’un certificat d’aptitude théorique de pilote d’aéronef habité. De plus, il est obligatoire d’obtenir une autorisation pour voler et de déclarer votre activité à la DGAC. Certains éléments sont également indispensables sur l’appareil (frein de chute pour les drones de plus de 2 kg par exemple).
Cependant, ce cadre va évoluer sous peu. Effectivement, une nouvelle réglementation européenne verra le jour le 1ᵉʳ janvier 2021. Elle harmonisera la réglementation dans tous les États membres. Ces mesures enterrent la différence entre particuliers et professionnels pour distinguer les drones par poids. Notez également que la DGAC prévoit que la transition de législation s’achève en 2022 (les règles françaises continueront donc à s’appliquer).
Dans ce cadre, attardons-nous sur les drones de moins de 900 g (C1), catégorie la plus indulgente et dont les appareils suffisent amplement pour un professionnel de l’immobilier. Pour intégrer cette liste, les restrictions suivantes s’appliquent :
- Voler à vue et à une hauteur maximale de 120 mètres.
- Embarquer un dispositif RTH/Fail Safe.
- Posséder une vitesse maximum de 19 m/s.
- Peser moins de 900 grammes.
- Être certifié CE (aucun modèle ne l’est en mai 2020).
- Posséder un système d’identification à distance.
- Contenir un dispositif de géovigilance NFZ.
- Être enregistré à la DGAC.
Choisir son drone pour l’immobilier
Comme nous l’avons vu, la future catégorie C1 sera la moins contraignante. Il est donc intéressant de choisir un drone immobilier appartenant à ce groupe. Pour cela, nous conseillons évidemment de choisir un modèle pesant moins de 900 g. Du fait de leur faible poids, évitez toutefois les vols durant des vents forts.
De même, choisissez un drone certifié CE. Cependant, aucun modèle ne possède cette certification à l’heure où nous écrivons ces lignes (mai 2020). Dans la mesure du possible, attendez donc la réaction des fabricants présents sur le marché. Cela vous évitera d’acquérir un appareil soumis à des contraintes plus importantes, car tombant dans la catégorie non marquée.
Finalement, les caméras représentent aussi un critère de choix essentiel. Ainsi, privilégiez les modèles proposant une résolution en 4K. En effet, celle-ci deviendra la norme dans les prochaines années. De même, assurez-vous de la présence d’un système de stabilisation pour prendre des vidéos fluides. Rappelez-vous également que peu de biens se prêtent à l’utilisation d’un drone. Inutile donc de dépenser des milliers d’euros dans un modèle ultra-sophistiqué pour un usage réduit.
Pour conclure
Finalement, le drone est-il réellement utile dans l’immobilier ? La réponse dépend de votre activité. L’achat d’un appareil peut se révéler intéressant si votre portefeuille de biens s’y prête (villa en bord de mer, château, maison en campagne, grands terrains, etc.). Quoi qu’il en soit, nous conseillons d’attendre que le flou autour de la norme CE soit levé avant toute acquisition. Pour un besoin ponctuel, privilégiez plutôt un prestataire externe. Vous éviterez une dépense peu pertinente, un apprentissage fastidieux pour peu de demande, tant pour voler que respecter la législation.
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